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Libération
Interview

Dominique Voynet, ministre de l'Environnement: «La qualité, un travail de titan».

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publié le 19 avril 1999 à 0h46
Quels sont les remèdes à la dégradation de la santé liée à la pollution?

Ces morts attribuées à la pollution de l'air sont surtout révélatrices d'une ambiance dans laquelle on vit. La pollution atmosphérique génère une dégradation globale de la santé qui se mesure de façon plus subtile, en aggravant des maladies déjà existantes ou en potentialisant d'autres facteurs de risques. Dire que c'est beaucoup moins que la cigarette paraît évident. Mais les pollutions s'ajoutent les unes aux autres.

Où en est l'application de la loi sur l'air?

Tout ce qui relève du cadre réglementaire est en place. Une douzaine de décrets ont été publiés. Mais la mise en oeuvre concrète sur le terrain, si on la veut de qualité, est un travail de titan. C'est vrai pour les plans de déplacements urbains, mais aussi pour les plans régionaux de qualité de l'air, dont le concept est à la fois flou et révolutionnaire. La surveillance et la mesure de la pollution se sont bien développées. Reste à agir pour y remédier. Je fais le tour de France des régions pour préparer les contrats de plan Etat-régions. Les élus veulent bien des transports collectifs et du rail, mais ils les veulent en plus des routes. Il faut les convaincre que cela peut être payant pour la santé, l'environnement et pour leur image d'oser s'engager fortement dans les transports collectifs comme alternative à la voiture. Le gouvernement s'est mobilisé sur la réduction des normes d'émissions des véhicules obtenue au niveau européen, ou sur le début du rattrapage entre la fiscalité de l'essence et celle du gazole. La réduction des sources fixes ou industriell