Menu
Libération

L'air pollué est certifié mortel. Une étude décèle 265 décès anticipés dans neuf grandes villes.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 avril 1999 à 0h46

Le diagnostic est cette fois sans appel. Oui, la pollution

atmosphérique, notamment d'origine automobile, dégrade la santé des citadins. On le savait pour Paris et sa région. La première étude épidémiologique réalisée de concert dans neuf grandes villes françaises le confirme. 265 décès anticipés sont imputables chaque année à la pollution de l'air, selon les épidémiologistes de l'Institut de veille sanitaire (InVS), dont les travaux sont rendus publics aujourd'hui par les ministères de l'Environnement et de la Santé. «Il existe une association à court terme entre la pollution atmosphérique urbaine et la mortalité. Aucun biais méthodologique ne semble pouvoir expliquer ces résultats. Cette association peut être qualifiée de réelle et ne relève pas d'un artefact», écrivent les scientifiques. Hausse du risque. Cette salve de résultats est la première de l'Institut de veille sanitaire, créé par la loi du 1er juillet 1998 sur la sécurité sanitaire. Un réseau de surveillance épidémiologique qui est le seul en Europe à suivre neuf villes en continu.

Dans chacune des neufs agglomérations concernées ­ Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse ­, les médecins statisticiens ont croisé deux séries de données recueillies entre 1990 et 1995: les mesures de polluants et le nombre de décès. Résultat: d'un jour à l'autre, une légère augmentation de 50 microgrammes par m3 d'un seul polluant dans l'air entraîne une hausse du risque de mortalité de 3 à 4%