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Libération

L'accusation l'accable et Giraud «hallucine». Un an de prison avec sursis requis contre l'élu.

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publié le 20 avril 1999 à 0h44

Qu'est-ce qui est le plus délictueux: violer la loi ou ne pas se

rendre compte qu'on la viole? Cette délicate devinette a traversé, hier, la seconde partie du procès de Michel Giraud, député RPR du Val-de-Marne, jugé pour avoir employé à son domicile de Morsang-sur-Seine deux salariés du conseil régional d'Ile-de-France, alors qu'il en était le président. Lorsque les faits sont implacables, il reste à explorer leur contexte, à comprendre, comme l'a résumé un de ses avocats, Hervé Témime, «pourquoi monsieur Giraud a eu raison de croire qu'il était dans son bon droit». Lors de l'audience du 6 avril, Michel Giraud avait en effet laissé l'impression de ne pas saisir ce qui l'avait amené à la barre. Hier encore, il murmurait, à l'occasion d'une pause, «C'est fou, c'est fou"», avant de prendre d'innombrables notes sur de petites fiches en bristol. «Tout petit problème». Un autre de ses défenseurs, Bernard Gorny, exposait plus crûment cette incompréhension: «Pourquoi le parquet n'a-t-il pas classé sans suite la dénonciation qui lui était soumise? (") Comment peut-on renvoyer devant un tribunal correctionnel un homme honnête, un excellent président de région? (") Qu'est-ce qui explique cet acharnement? L'opinion publique. Or le parquet n'a aucune qualité pour devenir l'interprète de cette opinion. Car, voyez-vous, le problème de ce mégaprocès est tout petit: il s'agit de l'affectation à temps partiel de deux agents au domicile de monsieur Giraud. Or, à l'occasion des réceptions à