Menu
Libération

Les croisés de Stop la violence froidement accueillis dans le Nord. Les militants associatifs restent sceptiques face au nouveau mouvement.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 avril 1999 à 0h24

Lille, correspondance.

«Il n'y a a pas de bandits heureux!» Nicolas, le Parisien, achève à peine la lecture du «manifeste» Stop la violence qu'il se fait rembarrer par un jeune Lillois: «C'est n'importe quoi. Si, il y a des bandits heureux, qu'en ont rien à foutre de la morale, ils ont du fric et ça suffit.» Une lycéenne avoue, en aparté, qu'elle n'a pas vraiment choisi entre l'honnêteté et le «banditisme». «Faut voir», chuchote-t-elle. La rencontre entre l'équipe parisienne de Stop la violence et les jeunes de Lille et Roubaix s'est rapidement échouée sur cette question de taille, posée par Daniel: «A quoi ça sert d'être honnête quand les politiques eux-mêmes ne montrent pas l'exemple, et à eux, rien ne leur arrive.» Scepticisme. Au cours de leur tournée dans les maisons de quartier de l'agglomération lilloise, les initiateurs du manifeste ont été surpris hier par le scepticisme de leurs hôtes, pour la plupart militants associatifs. Le dialogue s'annonçait d'autant plus difficile que les Nordistes avaient été quelque peu échaudés par les états généraux de Stop la violence le week-end dernier à Paris: «On a eu l'impression que les intervenants se contentaient de lire des textes écrits par d'autres et qu'ils étaient incapables d'avoir leur propre analyse sur la violence», explique Emeraude Bensahnoun, coordinatrice du mouvement à Lille. «Nous, prévient-elle, on n'est pas là pour servir la soupe à qui que ce soit. Les propos que tiendront les jeunes à Lille pendant ces deux j