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Libération

Un mort inexplicable dans un quartier comme il faut. Paul-Henri, 18 ans, a été poignardé mardi au cours d'une bagarre avec trois mineurs à Neuilly.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

Il est mort très vite, presque en face de la bâtisse à fronton où

habite Mireille Mathieu, dans une rue calme de Neuilly-sur-Seine. A quelques mètres du jardin d'Acclimatation, à deux pâtés de maison de l'école maternelle où «Human Bomb» organisa sa prise d'otages. Un quartier où l'on parle peu et où l'on ne tient surtout pas à ce que soit évoqué l'«inexplicable accident» survenu mardi soir. Vers 18 heures ce jour-là, quatre adolescents se chamaillent dans le bus 43 (gare du Nord-place de Bagatelle). D'un côté, Sylvain, Kum et Dili, les trois potes collégiens âgés de 14 et 15 ans, de l'autre Paul-Henri, un apprenti électricien de 18 ans. Le motif? «Un mauvais regard», des vétilles qui tournent à l'altercation, mais pas de quoi s'inquiéter: le conducteur du 43 n'aurait, apparemment, rien remarqué. Lorsque les jeunes gens descendent, boulevard du Commandant-Charcot, les mots continuent. Et l'histoire s'accélère: les trois amis s'arrêtent chez Sylvain, y prennent un couteau, rattrapent Paul-Henri. Qui, dans son sac de travail, avait aussi une arme blanche. La bagarre fait long feu sur ce bout de trottoir: l'un des agresseurs se prend une estafilade sur le nez, la victime deux coups mortels dans le thorax. Dix minutes après, à peine, la police retrouve les trois mineurs réfugiés chez Sylvain, qui avouent avant même le décès de Paul-Henri. Caméras. D'après les premiers éléments de l'enquête, les garçons ne connaissaient pas leur victime. Voisins d'une centaine de mètres, mais pas