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Libération

Villepinte prison bien achalandée. Des surveillants y revendaient haschisch, alcool et portables.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

A la prison de Villepinte (Seine-Saint- Denis), les surveillants

n'en sont pas encore revenus. Le 6 avril, les gendarmes ont débarqué et sont repartis avec sept d'entre eux. Depuis, l'un a été mis hors de cause et six sont mis en examen pour des trafics divers. Ils sont soupçonnés d'avoir vendu aux détenus des téléphones portables, des stupéfiants et des bouteilles d'alcool. Vendredi dernier, la chambre d'accusation a remis en liberté deux des trois surveillants que la juge d'instruction du tribunal de Bobigny, Monique Montpeyroux, avait fait écrouer. Celui qui est resté en prison est celui qui a avoué. Les autres, qui continuent de nier tous les faits qui leur sont reprochés, sont placés sous contrôle judiciaire.

Tout est parti de la dénonciation d'un détenu. Il y a un an environ, celui-ci a prévenu la direction de la prison des étranges produits qui circulaient dans les cellules, introduits, selon lui, par des gardiens. L'administration pénitentiaire sait bien que des trafics existent en prison. La drogue y est même devenue une banalité. D'habitude, ce sont les familles et les visiteurs qui sont suspectés. A Villepinte, la direction a donc organisé des fouilles au parloir et fait installer des caméras sur le chemin de ronde. Parallèlement, et dans le plus grand secret, des détenus sont entendus, des gardiens placés sous surveillance téléphonique. Dans le monde clos de la prison, l'enquête est difficile et dure plusieurs mois. Les témoignages et les écoutes sont recoupés. A