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Mieux comprendre l'illettrisme pour agir sans faute. Les états généraux de la lecture et des langages s'ouvrent à Nantes.

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publié le 4 mai 1999 à 0h51

«Ni grand-messe institutionnelle, ni colloque d'experts»: la

ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, Ségolène Royal, promet du concret et de l'efficace. Les états généraux de la lecture et des langages, qui s'ouvrent ce matin à Nantes, doivent, selon elle, permettre de «repérer ce qui marche et ce qui freine» pour en tirer des «conclusions opérationnelles». L'objectif est de multiplier dès la prochaine année scolaire les initiatives permettant de lutter contre les difficultés de lecture à l'école et au collège. Plus de mille «acteurs de terrain» débattront pendant deux jours dans la Cité des congrès de Nantes autour d'une exposition rassemblant plusieurs dizaines de projets pédagogiques remarquables, sélectionnés par le comité de pilotage des états généraux.

De ces journées, Ségolène Royal attend en outre un état des lieux de l'illettrisme qui ne cède ni à «l'angélisme» ni au «catastrophisme». Ce projet est particulièrement ambitieux. Car, depuis l'invention en 1983 du mot «illettrisme» (1), les tentatives de mesure du phénomène ont souvent déclenché de vives polémiques. Des chiffres particulièrement alarmants circulent régulièrement. Ils servent d'argument massue à ceux qui font le procès du système éducatif français. Fantasmes. En 1985, certains journaux se fondaient sur la publication d'un rapport remis au Premier ministre Pierre Mauroy pour s'alarmer de la présence en France de 8 millions d'illettrés, soit 15% de la population. Aussitôt, les nostalgiques de l'école