Compiègne, envoyé spécial.
Ça reste une caserne. Et ils ont beau se dire qu'une journée d'appel de préparation à la défense remplace un an de service militaire, l'endroit ne les rassure pas. Les 47 jeunes venus de tout le département de l'Oise se sentent un peu seuls. Ils ne se connaissent pas, tous choisis selon leur date de naissance, classe 1982 et 1983. Dans une salle de la caserne de Compiègne, c'est le grand calme. Le capitaine Duay dévoile les belles carrières que l'armée propose, avant de distribuer les copies, pour un test d'«évaluation des connaissances», comme il dit.
Une demi-heure plus tard, c'est la pause. Dans la cour, il y a les sûrs d'eux et les timides. Andy se marre: «Les tests, c'est limite trois.» D'autres jugent le temps imparti «un peu juste». Mais certains savent, car ils en ont entendu parler à la télé: «Ça doit être un test d'illettrisme.» A l'écart dans un bureau fermé, Jean-Pierre Jeanthean et Fabrice Murat se sont bien gardés de les prévenir. «Les sûrs d'eux n'auraient même pas rempli les questionnaires.» Ces deux chargés d'études de la DPD (direction de la programmation et du développement) au ministère de l'Education nationale surveillent les corrections et engrangent le tout dans leur base de données. «On en a 350 000 depuis le 1er octobre, jour où on a commencé ces tests.» Et, dans un mois, ils en livreront les premières conclusions. «C'est un baromètre fiable, mais, attention, sur les garçons seulement. Les filles ne participeront que l'année