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Libération

La préfecture de police de Paris autorise des concerts de l'Eglise de scientologie. «C'est une secte dangereuse, et on les laisse manifester en toute liberté».

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publié le 7 mai 1999 à 0h54

Des milliers de Parisiens ont pu voir et entendre l'Eglise de

scientologie exhiber son orchestre de soft-swing et ses tracts à travers la capitale ces derniers jours. Du quartier de Notre-Dame à l'Etoile, autant de périmètres protégés dans lesquels la préfecture interdit précisément toute distribution de tracts. «On nous rebat les oreilles pour nous dire que c'est une secte dangereuse et on les laisse manifester en toute liberté. C'est vraiment scandaleux», s'insurge ce commerçant de l'île Saint-Louis. Pourtant, c'est dûment autorisés par la préfecture de police que les scientologues se sont égaillés dans Paris. Un traitement de faveur en contradiction avec le rapport parlementaire de 1995, qui a classé la scientologie parmi les sectes dangereuses. Mansuétude. La mission interministérielle de lutte contre les sectes, présidée par le socialiste Alain Vivien, n'est pas loin de le penser. Celle-ci a écrit à Philippe Massoni, préfet de police, pour faire part de son étonnement devant une telle mansuétude. De son côté, l'Association pour la défense de la famille et de l'individu (Adfi), présidée par Jeanine Tavernier, a fait de même. «On ne peut que déplorer le comportement de la préfecture de police, mais ce n'est pas le rôle de la mission, de s'émouvoir des gênes qu'éprouve la préfecture vis-à-vis de l'Eglise de scientologie», dit Denis Barthélémy, vice-président de la mission.

Dans l'entourage du préfet, on n'est guère plus à l'aise pour justifier la latitude dont dispose la