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Libération

La moto qui dépasse les bornes.Polémique sur la dernière Suzuki. Elle atteint les 340 km/h.

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publié le 8 mai 1999 à 0h55

Il y a débat sous les casques. Depuis février, dans les

concentrations de motards, on ne parle que d'elle: la Suzuki Hayabusa. C'est un très gros cube de 1 300 cm3 mais, au-delà de sa cylindrée et de sa ligne Star Trek, elle affiche une vraie particularité. Sa vitesse de pointe est de 340 km/h. Une pure folie et une caractéristique technique plutôt encombrante pour Suzuki France. Car le débarquement des premiers modèles dans l'Hexagone, au début de l'année, coïncide avec la publication des chiffres de l'hécatombe routière de l'an passé: 8 437 morts sur les routes et, parmi eux, 901 motards. 12% de plus que l'année précédente. La bête est homologuée malgré tout, mais selon les lois françaises, avec un bridage à 100 CV au lieu des 175 d'origine. L'Hayabusa perd donc 60% de puissance, mais s'envole quand même à quelque 260 km/h. Au demeurant, le débridage reste à la portée de tous les concessionnaires, il suffit de demander. Pour toutes ces raisons, l'importateur est sous l'oeil du ministère des Transports et de la Sécurité routière, qui guettent la moindre dérive publicitaire mettant l'accent sur la puissance réelle de la Suzuki.

Pas de publicité. «On a tout de suite décidé de faire profil bas, se souvient Jean-Philippe Tournois, responsable de la communication moto de la marque. Aucune campagne de publicité n'est prévue sur ce modèle. On en importe 800 cette année et pas une de plus, même en cas de gros succès.» Pour le peu de motos disponibles, le bouche à oreille suffit. E