Ce devait être une apothéose, ce ne fut qu'une très modeste
répétition. A Paris, Toulouse et Marseille, moins de 8 000 enseignants ont manifesté hier pour réclamer «une autre politique de l'éducation». Le 20 mars dernier, les manifestations anti-Allègre avaient réuni à Paris environ 25 000 professeurs de lycée et collège. Pressentant l'essoufflement de la mobilisation, la secrétaire générale du Snes, Monique Vuaillat, avait mis en garde ses collègues la semaine dernière: «Le grand mouvement social que nous essayons de construire passe par la réussite des manifestations. Si nous sommes moins nombreux, le gouvernement en tirera la conséquence qu'il peut poursuivre dans la voie de la politique éducative qu'il a décidé de conduire.»
De ce dimanche 9 mai, la FSU n'aura donc pas réussi à faire le grand rendez-vous de tous ceux qui, au-delà du rejet massif et viscéral du ministre Claude Allègre, veulent favoriser l'émergence d'un «mouvement social pour l'éducation», comparable à celui qui avait combattu le plan Juppé en décembre 1995.
La principale fédération de l'Education nationale a vainement tenté de ratisser large en rassemblant ses deux principaux syndicats (SNUipp et Snes) derrière des mots d'ordre consensuels contre le «gel de l'emploi public», pour la «démocratisation» et la «transformation» du système éducatif. Dans les trois cortèges, on a vu réapparaître les slogans plus polémiques de cet hiver: notamment ceux qui réclament en termes crus la démission du «bouffon Allègre»,