Eva Joly et Laurence Vichnievsky ont perquisitionné hier les locaux

de Démocratie libérale (DL). Les deux juges d'instruction poursuivent leur enquête sur un prêt bidon de 5 millions de francs, accordé en juin 1996 par une banque franco-italienne, le Fondo, au profit de l'ex-Parti républicain (PR). François Léotard, ancien président du PR, a été initialement mis en examen pour blanchiment (le prêt fut accordé contre un dépôt en liquide du même montant). Les magistrates veulent maintenant savoir à qui était destiné le remboursement ­ tout aussi bidon que le prêt ­ entamé au printemps 1998 via une société offshore irlandaise. Quelqu'un, quelque part, a bien tenté de reconstituer une caisse noire. Mais qui? François Léotard, Alain Madelin ou un intermédiaire? Serge Hauchart, le financier qui a orchestré la manoeuvre, est au confluent de ces interrogations: d'abord «conseiller financier» de Léotard, il a ensuite affirmé s'être mis au service de Madelin. Il a enfin encaissé, à titre personnel, les premiers chèques de remboursement (en partie pour payer ses impôts).

Hier, sitôt la perquisition terminée, la direction de DL indiquait que les juges ont épluché les archives de l'ex-PR. Sous-entendu: elles chercheraient à accabler un peu plus Léo. Lequel faisait savoir que, dans la mesure ou Thierry Jean-Pierre, trésorier de DL, avait déjà transmis à la justice tout ce qui pouvait compromettre les anciens dirigeants du PR, les juges ne pouvaient que chercher des éléments à charge contr