Menu
Libération

Diwan construit l'école en breton.Parfaitement bilingues, les élèves de l'association vivent la langue au quotidien.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mai 1999 à 0h59

Plésidy (Côtes-d'Armor) envoyé spécial

«Didrouz!» tonne le professeur en entrant dans la classe. Les potaches entendent le breton: le maître veut le silence. Ce jour-là, les élèves de cinquième scolarisés au collège de Plésidy (Côtes-d'Armor) par l'association Diwan commencent par un cours de méthodologie (deskin deskin: apprendre à apprendre). «Comment dit-on "flirt en breton?» veut savoir Iwan, qui s'exprime sans la moindre difficulté dans l'idiome de ses grands-parents. Comme tous ses camarades, Iwan est parfaitement bilingue et, passé le seuil du collège, il est censé utiliser exclusivement le breton, qu'il soit en classe, à la cantine ou dans la cour de récréation. L'association Diwan scolarise en langue bretonne de la maternelle jusqu'en terminale, principalement dans le Finistère et les Côtes-d'Armor. A la rentrée 1998, elle a pris en charge près de 2 000 élèves dans ses écoles primaires, dans ses deux collèges et dans son lycée de Brest. L'ouverture d'un second lycée, approuvée par le conseil régional mais dont le financement est contesté par le préfet, a déclenché une polémique sur le statut des établissements dont la pédagogie est fondée sur l'«immersion» dans la langue régionale (voir ci-contre). «Cela fait partie du contrat de départ, indique Dominique Jolivet, le directeur du collège. Afin de rétablir l'équilibre avec un environnement francophone et de trouver un espace de vie où l'on parle breton. C'est aussi l'un des principes pédagogiques de Diwan, fondé sur l