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Libération
Interview

Michel Bertrand, président du conseil national de l'Eglise réformée de France «L'an 2000 ne doit pas prendre des allures d'idolâtrie»

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publié le 14 mai 1999 à 0h59

Comme chaque année au moment de l'Ascension, l'Eglise réformée de

France (ERF, principale représentante du protestantisme français, forte de 350 000 membres) tient son synode national. Après Nantes, c'est à Fréjus que s'est ouverte hier soir la 92e édition qui tient à faire de cette réunion des 800 paroisses un temps fort du fonctionnement démocratique, partage du pouvoir entre pasteurs et laïcs, que l'on appelle le système presbytérien-synodal. Le débat sera à haute teneur théologique et liturgique puisque l'ERF débattra de la possibilité de célébrer de nouveaux sacrements ­ la religion protestante en reconnaît deux, le baptême et la cène (1), les catholiques sept ­ et de la nécessité de rendre le rituel moins austère. Le président du conseil national de l'ERF, Michel Bertrand, annoncera aussi l'opération «An 2000, 2 000 débats» qui sera lancée l'année prochaine à Lyon.

En choisissant le thème des sacrements pour votre synode, n'avez-vous pas pris le risque de débattre de questions qui ne concernent que les croyants, alors que l'Eglise réformée est connue pour son implication à l'extérieur, dans le débat citoyen?

En tant que théologien, je ne veux pas faire de différence entre l'extérieur et l'intérieur. L'Eglise chrétienne est partout dans le monde. De plus, aujourd'hui, c'est toute la personne qui est croyante. Les religions doivent donc réinvestir tous les champs de la personnalité humaine: sociologie, anthropologie, etc. Ce sont d'ailleurs ces sciences qui ont confirmé