On savait que la «zone d'attente» de l'aéroport de Roissy, à l'hôtel
Ibis, offrait des conditions d'hygiène douteuse aux étrangers sans-papiers ou sans visa qui patientent dans l'attente d'une décision administrative. On en a aujourd'hui une confirmation brutale: récemment, des maladies très contagieuses, dont plusieurs cas de tuberculose, y ont été repérées.
Le 21 février, une femme, qui demande l'asile, arrive à l'Ibis avec la gale. Elle se gratte tellement que les policiers alertent le médecin de l'aéroport. Celui-ci prescrit des médicaments et explique qu'il faut changer la literie, pour éviter la contagion. Cette précaution a-t-elle bien été prise? Oui, assure Philippe Bargain, chef du service médical de l'aéroport. Mais, dix jours plus tard, un nouveau cas est constaté en zone d'attente. Hasard ou contamination? En mars, cinq Indiens demandeurs d'asile sont hospitalisés à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy pour suspicion de tuberculose. Au service médical de Roissy, on parle d'une bronchite. Mais, selon nos sources, les cinq malades, qui souffraient bien de tuberculose, ont été renvoyés chez eux le lendemain. «Maintenant qu'ils sont partis, c'est facile de parler de bronchite», note un familier de la zone d'attente. Les rares associations autorisées à visiter la zone d'attente de Roissy n'ont pas été informées de ces cas. Pourtant, dans son dernier rapport, l'Anafe (Association nationale d'assistance aux frontières pour les passagers) dénonçait déjà une «hygiène épouvantab