Bayonne envoyé spécial
Sous son béret, Jean-Baptiste Bidart sourit, malgré tout. A 72 ans, il a défilé samedi, pour son fils et les autres: les 562 Basques incarcérés, tous soupçonnés d'être membres présumés d'ETA ou d'Iparretarrak, tous éloignés de leurs proches. Leurs familles ont défilé, une fois encore, pour demander le rapprochement, l'incarcération près de chez eux, comme le prévoient les lois européennes, adoptées par la France en 1987. Si une très grande majorité d'entre eux est emprisonnée en Espagne, ils sont 76 détenus dans les prisons françaises, loin du Pays basque, à Fleury-Mérogis (Essonne), à la Santé (Paris) ou à Clairvaux (Aube), comme Philippe Bidart, condamné deux fois à perpétuité pour le meurtre de deux gendarmes. Sanction. Dans le cortège qui a rassemblé 3 500 personnes (2 500 selon la police), Jean-Baptiste ne brandit pas la photo de son fils, comme les autres. Juste une lettre, à en-tête du ministère de l'Intérieur, une missive pour lui rappeler qu'il est frappé de sanction. «Le 28 avril, comme c'était l'anniversaire de Philippe, je suis allé le voir et dans ma poche, j'avais pris une petite fiole de vin du pays, juste une mignonnette, de quoi remplir un verre. A l'entrée du parloir, ça a sonné. Les matons m'ont fouillé et ils ont trouvé la petite bouteille. L'alcool est interdit et j'ai été convoqué chez la directrice de la prison qui m'a signifié l'interdiction de voir mon fils cette fois-là et pendant trois mois. Un voyage de vingt-six heures, po