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Libération

Sale histoire entre l'historien et l'avocat. Henri Amouroux attaquait Gérard Boulanger, qui l'accuse de collaboration.

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publié le 18 mai 1999 à 1h04

Avant toute chose, hier devant la 17e chambre correctionnelle de

Paris où il comparaissait pour diffamation, l'avocat Gérard Boulanger a tenu à rappeler la «pression terrible» qui existait au palais de justice de Bordeaux lors du procès Papon. Une pression qui le concernait aussi, lui qui se battait «depuis dix-sept ans» au côté des victimes, lui dont «la mission était de faire condamner» l'ancien préfet de la Gironde.

Ce 31 octobre 1997, «un vendredi soir, nous étions tous épuisés», Me Boulanger pose «quelques questions de moralité» au journaliste et historien Henri Amouroux, cité par la défense de Maurice Papon pour brosser, tel qu'il l'a fait dans ses dix tomes de la Grande Histoire des Français sous l'Occupation, l'atmosphère «complexe» de cette époque. Après deux interventions, le président de la cour interrompt Gérard Boulanger, qui sort furieux et livre à la presse la teneur de la question avortée: «Je voulais demander à Henri Amouroux ce qu'il faisait quotidiennement dans les locaux de la propaganda-staffel (comité de censure allemand, ndlr) quand il travaillait à la Petite Gironde (journal bordelais collaborationniste, ndlr).» Hier, face à la présidente Martine Ract-Madoux, Gérard Boulanger arborait cravate et pochette rouges, comme pour illustrer la flamboyance de ses convictions. En tant qu'avocat de 27 des 50 parties civiles du procès Papon, il se devait de contester la déposition d'un témoin ayant «une vision révisionniste de l'histoire de Vichy». Pour étayer ce