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Libération

Bonnet promet du «sport national». Dans une lettre, il annonce qu'il mettra en cause deux ministres.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

C'est une missive postée par une main inconnue le 12 mai, boulevard

Brune, Paris XIVe, à 19 heures. Une lettre signée Bernard Bonnet, depuis sa cellule de la prison de la Santé, et envoyée à Luc Malpeyre, journaliste de Midi libre à Perpignan, où les deux hommes s'étaient connus quand Bonnet y était préfet. Quelques mots, dans le style d'avant l'affaire des paillotes. Cinglant: «Avec tout ce que je vais annoncer, qui mettra en cause publiquement sur cette affaire ["] deux anciens ministres de la République, il va y avoir du sport national.» Ironique: «Haut fonctionnaire de l'année 1998 ­ peut-être détenu de l'année 1999.» Et sec: «Je rappellerai que la vérité n'obéit pas aux préférences de chacun.» Mais bien énigmatique. A propos des «deux anciens ministres», Bonnet pourrait songer à José Rossi, président de l'assemblée de Corse, et à François Léotard, qui, ensemble, avaient pris position en faveur des paillotes, le 9 avril, quand Bonnet avait envoyé le génie ­ en vain ­ raser deux établissements.

Chez les Bonnet, en tout cas, on parle. Mardi, c'était Christiane, l'épouse de l'ex-préfet de Corse, qui déclarait à la Voix du Nord que son mari avait consigné, dans le coffre d'une banque étrangère, des révélations sur la mort de Claude Erignac. Avant d'être démentie par son mari, hier, et confortée, aujourd'hui, par Anne-Laure, leur fille, qui persiste et signe dans le Figaro Magazine: «Il est allé lui-même déposer [des renseignements très importants] il y a environ un mois.» Qua