Menu
Libération

Trois faillites collectives démontées par l'instruction.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 mai 1999 à 1h07

Les cinq longues années de cette troisième instruction de l'affaire

du sang contaminé auront permis de disséquer dans ses moindres détails une faillite du système de santé publique et d'apporter des éléments inédits sur le déroulement des événements: sur la question des produits non traités à destination des hémophiles, sur celle du retard à la mise en place du dépistage et, enfin, sur celle du non-rappel des personnes transfusées dans les années à risque, et dont on n'a pas vérifié, ensuite, si elles avaient été ou non touchées par le virus VIH.

550 contaminés «évitables»

En tentant de délimiter au plus près l'étendue du «désastre évitable», l'instruction s'est révélée essentielle. Selon l'ordonnance du juge, ce sont environ 500 personnes qui ont été contaminées alors qu'elles n'auraient pas dû l'être. L'idée si souvent assenée selon laquelle «lorsque l'on a su le danger, il était trop tard» est totalement battue en brèche.

Révélées par Libération le 12 mai 1998, une partie de ces données ont été établies à partir des dossiers du fonds d'indemnisation, et par le biais des expertises du Pr Vilde. Ainsi, «272 patients ont été contaminés à la suite d'une transfusion entre le 20 mars 1985 et le 31 décembre 1985», c'est-à-dire à une date où la pratique du dépistage était possible. Quant aux hémophiles contaminés pour avoir reçu des produits non traités à partir de novembre 1984 (date à partir de laquelle la juge d'instruction considère qu'il y a faute), leur nombre est évalué entre