Tribunal correctionnel, Melun.
Comme souvent, à l'audience correctionnelle, la salle est pleine de policiers qui se plaignent. De rébellion, d'outrages, de coups. Première affaire. Un soir, les policiers ont vu une 205 conduite par une femme et roulant en sens interdit, ils l'ont arrêtée, ont voulu contrôler son alcoolémie. A côté de la conductrice, Jean-Philippe, un petit brun de 40 ans, s'est énervé jusqu'à la rage. La présidente est une femme calme qui parle d'une voix ferme: «Vous avez même tenté d'arracher l'arme de service d'un des policiers, ils ont dû vous plaquer au sol, et plus tard au commissariat vous avez continué de vous rebeller.» Jean-Philippe lève une main: «Ils m'ont tapé, et ça je leur reproche. Il y a aussi les droits de l'homme, et j'avais l'oeil vachement abîmé, avec un gros coquard. Et ma tête, c'était un ballon de base-ball.» La juge reprend, tranquille: «Sans doute, mais si vous ne vous étiez pas énervé! Quand même, les policiers voient un véhicule en sens interdit, une conductrice qui a bu trop de whisky. Ils interviennent, et, quand le passager leur saute dessus, ils doivent réagir!» Jean-Philippe proteste:«Qu'on me plaque au sol, d'accord, mais qu'on me tape comme ça, alors là, non, je marche pas!» Et, presque triomphant, il donne une explication à son attitude: «Je précise que je suis majeur sous curatelle et bientôt même sous tutelle.» Ensuite, c'est au tour de David, un déménageur, il est absent et quatre policiers sont à la barre. «Il les a out