L'Eglise n'est plus en croisade, mais les catholiques
rechristianisent un enseignement privé devenu un peu trop laïc à leur goût. «Lorsque le nouveau directeur est arrivé, il a fait poser des croix dans l'ensemble des salles de classe.», raconte Maryvonne, enseignante dans un grande ville de province. Paradoxalement, il y avait moins de bondieuseries quand les ecclésiastiques étaient à la tête des établissements, confirme un responsable du Fep-CFDT (Fédération de l'enseignement privé). De fait, tout se passe comme si la quasi-disparition du personnel religieux devait être compensée par le renforcement de la dimension confessionnelle de l'enseignement privé. Aujourd'hui, on ne compte plus que 2 500 religieux dans les établissements privés, soit moins de 1,5% des 180 000 personnes chargées de l'encadrement.
Mode du spirituel. Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) en août 1997 et Jean Paul II, le pape médiatique, ont rendu confiance. «Il faut réaffirmer le projet catholique, avoir une parole plus claire et plus forte, déclare le nouveau président du syndicat d'enseignants chrétiens Snec-CFTC, Christian Levrel. On commence à dire à nos troupes: n'ayez pas peur de mettre en avant ce que vous êtes et les valeurs qui sont les nôtres.» La mode du spirituel est portée par les évêques, dont le rôle de tutelle a été renforcé au début des années 90, mais aussi par des parents militants et des chefs d'établissement soucieux de protéger l'identité chrétienne de leur école. Certes, i