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Libération

Chantereine, retenue à la source. La consommation de l'eau de table reste déconseillée avant de nouvelles analyses. L'entreprise tente d'éviter le chômage technique.

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publié le 25 mai 1999 à 1h09

A la sortie du chemin Le Bouleur, un panneau blanc proclame en

lettres d'un bleu joliment aquatique: «BLV, la société vous remercie de votre visite.» Mais depuis trois jours, les visiteurs ne sont pas les bienvenus à la BLV (Brasserie les Vosges) de Chelles (Seine-et-Marne), plate-forme logistique du groupe Roquette, un grossiste en boissons qui accueille également l'usine d'embouteillage de «Source Chantereine», du nom d'un petit affluent de la Marne. Depuis que le secrétariat d'Etat à la Santé a recommandé, vendredi, de ne pas consommer cette eau de source, l'usine ressemble à un camp retranché derrière ses lourdes grilles closes. Au rez-de-chaussée du bâtiment de trois étages accueillant l'administration et la direction, les volets de deux fenêtres sont entrouverts et une demi-douzaine de voitures sont garées dans le parking. C'est la seule trace visible de l'activité discrète mais fébrile qui a régné ici tout le week-end. Une personne entre ou sort. Parfois, c'est un agent de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes), venu effectuer un prélèvement. Plus souvent, il s'agit d'un des participants à la cellule de crise, mise en place dès samedi par la direction, qui va chercher des sandwichs. «Assassinat médiatique». Dans les deux cas, c'est à peu près le même black-out. Cette cellule composée d'une dizaine de personnes a «travaillé tout le week-end, lâche un cadre de l'entreprise. Ce qu'on essaie surtout de voir,