La fracture s'accentue au sein des institutions juives françaises.
Paradoxalement, c'est à propos de l'engagement dans le processus de paix au Proche-Orient qu'elles s'entre-déchirent. C'est la visite, début mars, d'une délégation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) chez les principaux chefs d'Etat arabes qui a mis le feu aux poudres. Fermement dénoncée à l'époque par le Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk, cette initiative fait toujours l'objet d'une vive désapprobation. «Il faut cesser de penser que toute critique symbolise un engagement contre le processus de paix, explique aujourd'hui Joseph Sitruk, accusé, «à tort et sans fondement», selon lui, de favoriser la politique de Netanyahou. Sermon. «Nous n'acceptons pas que le Crif, sans nous consulter, affiche une telle ingérence dans la politique israélienne, d'autant qu'il n'a aucun mandat légitime pour le faire», sermonne Jean Kahn, président du Consistoire central, qui vient de suspendre tous ses liens avec le Crif. Car le Crif, représentation politique du judaïsme français, est une instance qui fédère la plupart des organisations juives, dont les principales sont culturelles (Consistoire central), mais qui peuvent être aussi laïques (Alliance israélite de France, Fonds social juif unifié, Union des étudiants juifs de France, etc.).
Vocation. Pourtant, le Crif voit dans son engagement dans le processus de paix la vocation profonde du judaïsme français. «Le conflit israélo-palestinien conce