Ségolène Royal, la ministre délégué à l'enseignement scolaire, a
présenté hier ses mesures pour engager une rénovation du collège (lire ci-dessous). C'est le premier gros chantier où elle apparaît seule en première ligne, sans son ministre de tutelle Claude Allègre à ses côtés. «C'est son bébé», dit-on volontiers du côté de chez Claude Allègre. Pourtant, cette réforme aura été révélateur de la difficulté qu'ont les deux ministres à travailler ensemble.
Chaos. Tous ceux qui fréquentent assidûment le ministère de l'Education nationale sont unanimes: rarement la boutique de la rue de Grenelle aura été si mal gérée, si chaotique dans son fonctionnement quotidien. «Il n'y a pas de précédent». «On n'a jamais vu ça», racontent les «visiteurs» du ministère. Accusé numéro un de ce dysfonctionnement chronique: l'attelage bicéphale qui dirige la maison mais qui ne tire pas toujours dans le même sens. Claude Allègre et Ségolène Royal, jure-t-on pourtant de chaque côté de la rue de Grenelle, s'entendent merveilleusement bien. Il n'y a pas de problèmes graves. Rien n'est moins sûr. Il faut dire qu'un duo entre ces deux personnalités, un intello tête chercheuse parfois désordonné mais qui a son franc parler et une énarque très politique revendiquant plus souvent qu'à son tour le rôle de maman intuitive proche des préoccupations concrètes des gens, n'allait pas de soi. Résultat, les partenaires du ministère comme l'administration centrale ne savent pas toujours à quel saint se vouer. Ni qu