Lille et sa tour vibrante peuvent respirer. Le film catastrophe
n'aura pas lieu car le mystère est résolu. Pourtant, en septembre 1997, le scénario commençait fort. Dans l'une des trois tours de 52 mètres du tout nouveau quartier Euralille, panique à bord. Planchers qui vibrent, souris d'ordinateurs qui courent toutes seules sur les tapis, disques durs qui sursautent, des centaines d'employés évacués" La publicité est plutôt mauvaise pour le centre d'affaires, chouchou du maire Pierre Mauroy. La tour y gagne quelques surnoms «vibromassante», «infernale», «hantée» plus imagés en tout cas qu'Eurocity, son nom officiel. On s'interroge sur les causes de cette soudaine danse de Saint-Guy. Et l'on appelle à la rescousse une petite société spécialisée en mesures physiques, ME2i. Durant près d'un an, elle truffe la tour de capteurs, privilégiant les structures porteuses. Rien. Eurocity ne danse plus. Pierre De Sloovere, directeur technique de ME2i, se persuade qu'il faut chercher ailleurs et autrement. Il installe tout autour des vibreurs sismiques d'exploration géophysique et titille le goudron en cadence. La tour livre enfin son secret: ce sont les planchers qui bougent selon un rythme précis, entre 10 et 25 fois par seconde avec des vibrations verticales qui peuvent atteindre 1 mm. Un camion, un train ou un engin de chantier aurait été à l'origine de ce ramdam. Enigme résolue.
Et c'est grave, docteur? «Non, car la structure de la tour est totalement indifférente et reste d