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Libération

Comment une infirmière a-t-elle transmis le sida à une patiente? Mystère à la clinique. Par précaution ,10000 patients qui ont été hospitalisés à Noisy-le-Sec sont invités à se faire dépister.

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publié le 29 mai 1999 à 1h14

Elle est au centre d'une énigme médicale absolue. Son nom reste

caché. On connaît juste son âge, autour de 60 ans. Désormais, cette énigme prend un caractère judiciaire. Car cette femme a décidé de porter plainte pour «coups et blessures involontaires, et mise en danger de la vie d'autrui». Lorsqu'on regarde les faits, on comprend aisément sa démarche. Arrivée pour une banale opération, en juin 1996, dans une clinique de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), elle se découvre porteuse du virus du sida un mois plus tard. Aucun facteur de risque, ni avant, ni pendant, ni après. Au point que trois ans après les faits, et devant ce mystère qui reste entier, la direction de l'établissement vient d'envoyer une lettre à 9 918 patients (1) qui ont été opérés dans cet établissement afin qu'ils viennent se prêter à un dépistage du sida (Libération du 27 mai 1999). Groupe d'experts. «C'est un cas qui reste incroyable. Nous avons un constat, mais aucune réponse, et à peine quelques hypothèses», explique le professeur Gilles Brucker, responsable du Clin-Nord, organisme chargé de surveiller toutes les infections hospitalières dans le nord de l'Ile-de-France. Gilles Brucker sait de quoi il parle. Il est également responsable du groupe d'experts qui a travaillé sur cette contamination. «Les cas de contamination par le virus du sida sans cause apparente, on arrive toujours à comprendre», a-t-il l'habitude de dire. Mais là, le flou reste total. Les autres experts qui ont travaillé sur cette affa