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Libération
Reportage

Stop la violence n'amasse pas foule. Samedi à Paris, le mouvement a souffert de sa faible implantation.

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publié le 31 mai 1999 à 1h14

Les lendemains de «mobil'» s'annoncent difficiles pour les

adolescents de Stop la violence. Malgré leur énergie et une large couverture médiatique, la rue n'a pas répondu à leur appel. Samedi à Paris, la marche et le grand concert n'ont réuni qu'un millier de personnes. Les organisateurs en attendaient 5 000 à 10 000.

Craignant d'éventuels débordements, ils avaient prévu un dispositif de sécurité dense. Intelligent aussi (Libération du 29 mai). Au côté des services d'ordre prêtés par des organisations proches du Parti socialiste (SOS Racisme, Ras l'Front, Manifeste contre l'extrême droite), une société spécialisée avait mis à disposition quarante de ses hommes. Vers 13 h 30, leur patron, Mohamed Khatiri, les a réunis pour un briefing à montrer dans les écoles de police. «Servez-vous de votre gros coeur, pas de vos gros bras. Pensez à dire bonjour. S'il y a un attroupement, entrez dedans, mais en douceur. Ne dites jamais aux mecs: "Dégage. Dites plutôt: "Viens, on bouge. Quand vous serrez la main, prenez la température. Sentez si le mec est tendu. Et si vous avez affaire à un gars trop dur, si votre tête ne lui revient pas, n'insistez pas. L'orgueil n'a rien à voir dans l'affaire. Prenez du recul et laissez un collègue revenir à la charge.» A ce moment de la journée, les organisateurs n'ont qu'une crainte: que le dispositif soit débordé par l'affluence. Mais l'heure du départ approche et il n'y a encore que quelques dizaines d'adolescents. David Assouline commence à s'inquiéte