Hier, 150 000 sans-papiers, encouragés par les promesses électorales du candidat Lionel Jospin et par la circulaire Chevènement du 24 juin 1997, choisissaient de sortir d'une clandestinité imposée par les lois Pasqua-Debré pour déposer une demande de titre de séjour temporaire d'un an ne donnant droit ni au RMI, ni au CES, ni au stages d'insertion.
Aujourd'hui, 75 000 d'entre eux ont été régularisés; 75 000 sont menacés d'expulsion.
Condamnées de nouveau à la clandestinité, à tout moment passibles d'expulsion, ces personnes, que certains d'entre nous connaissent personnellement depuis plusieurs années, vivent aujourd'hui dans la peur, sans possibilité de travailler autre que celle de se soumettre aux lois de l'esclavage dans les chantiers et ateliers clandestins. Ces hommes, ces femmes, ces enfants n'ont commis d'autre délit que celui de vouloir vivre avec nous sans être de richissimes investisseurs.
Parce que nous refusons cette logique d'expulsion et de contrôle au faciès conséquence directe de la loi Chevènement , nous réaffirmons notre attachement au devoir d'asile et aux libertés publiques, au droit du sol contre le droit du sang, et à notre volonté de voir respectée la Déclaration des droits de l'homme qui sert de préambule à notre Constitution.
Depuis plusieurs mois, nous avons décidé d'apporter notre soutien aux sans-papiers.
Après le refus dont nous contestons les motifs prononcé par la préfecture et confirmé par le ministère de l'Intérieur, nous, soussignés, rejeto