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Libération

A Paris, l'été pourri des sans-abri. De nombreux centres d'hébergement et de ravitaillement sont fermés.

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publié le 3 juillet 1999 à 23h51

Hier, Marco n'a pas déjeuné. Parce qu'à Paris, en ce début d'été, la

plupart des centres qui distribuent de la nourriture aux sans-abri sont fermés. Marco, 41 ans, ancien agent commercial, a trouvé à se loger dans un centre d'urgence où l'on sert un petit déjeuner: «Je me rattrape à ce moment-là, pour être calé pour la journée.» Beaucoup de SDF ont moins de chance. En effet, le retour du soleil fait fondre le nombre de places dans les centres d'accueil: il n'y a que 1 900 lits disponibles en été à Paris, contre 3 200 en hiver. La Mie de pain, qui accueille une population nombreuse de l'automne au printemps, a ainsi fermé ses portes le 15 mai. 400 personnes ont été priées d'aller se faire héberger ailleurs. Résultat: le standard du Samu social, chargé de diriger les SDF vers des centres d'accueil, est une nouvelle fois débordé. Belle étoile. En été, les travailleurs sociaux constatent une forte hausse du nombre de personnes dormant dehors. Emmaüs estime que près de 200 personnes passent la nuit à la belle étoile dans le seul quartier parisien du Châtelet. «Il y a comme une idée que ne pas trouver à se loger en été, c'est pas si grave que ça. Que les gens peuvent rester dehors. Que cette situation n'est pas inacceptable», affirme, un peu indignée, Dominique Herlequin, chargée de l'animation des équipes d'aide du Secours catholique. Les SDF rencontrés dans les permanences des associations caritatives témoignent tous de leur désarroi face aux difficultés rencontrées en juillet-