Un public un peu plus nourri qu'à l'ordinaire, du soleil, tombant
des vitraux en rais tournants, un silence d'église: l'odeur de l'encens manquait presque lorsque, hier, à 14h30, Olivier Metzner, avocat de Jacques Crozemarie, a attaqué sa plaidoirie sous le regard semi-absent de son client. Comment s'y prendre pour défendre cet irritant mannequin, qui, le sourire figé, le verbe tonique, quêtait pour la recherche sur le cancer par écrans de télévision, puis détournait par sociétés écrans une partie de l'argent? «Avant que ne s'ouvre ce procès, Jacques Crozemarie a déjà été condamné par l'opinion publique, celle qui n'a pas de visage. Chez lui, le téléphone a arrêté de sonner, une porte de prison s'est fermée, personne n'est venue y frapper.» Un registre d'émotion, superflu, presque discordant, et vite abandonné par l'avocat afin de retrouver le seul terrain possible, celui du détail des faits. Pour casser l'image de Crozemarie, l'autoritaire arrangeur d'affaires sordides, et, aux yeux de «l'opinion» et des autres prévenus, «celui qui les aurait contraints à recevoir l'argent, à entrer dans un système»: «Si tel était le cas, il n'y aurait que 20 millions de francs en cause dans ce procès, et pas les 280, les 300 millions que l'on évoque sans savoir très précisément de quoi il s'agit.» Enveloppes de billets. Instiller le doute, petit à petit, pièce après pièce, Metzner s'y est employé. Sur les travaux effectués dans ses villas. «Il eût été simple de nommer un expert en bâtimen