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Libération

Les prisons sous surveillance. Le Conseil de l'administration pénitentiaire propose des réformes du système carcéral pour soulager la détresse des détenus.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h47

Vers un code de déontologie des personnels pénitentiaires, un

accroissement du contrôle extérieur des prisons, et une plus large politique de liberté conditionnelle des détenus: le programme annoncé hier par la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, vise à corriger une série d'indicateurs préoccupants. Et tout d'abord, la longue liste des suicides de détenus, la plupart par pendaison dans leurs cellules, qui donne la mesure du désespoir dans lequel se trouve la population carcérale.

Selon l'Observatoire international des prisons (OIP), le nombre des suicides a doublé en dix ans et celui des tentatives en cinq ans. Le taux est près de dix fois supérieur à celui de la population générale et sept fois plus important dans les quartiers disciplinaires que dans le reste des établissements. De plus, les chiffres de la tendance à l'allongement des peines, de la part des magistrats en correctionnelle comme des jurys d'assises, sont explosifs: en vingt ans, les peines de plus de cinq ans ont augmenté de 1 020%, celles de plus de dix ans de 233%, la perpétuité de 100%. Enfin, une lourde tendance à l'autogestion des prisons, faute de contrôles extérieurs, entraînerait «déviances» et «magouilles» de la part de l'administration pénitentiaire, au point qu'elles sont dénoncées de l'intérieur même des prisons: un syndicat de surveillants (USP) en a fait, lundi, un imposant «livre blanc». Le Conseil supérieur de l'administration pénitentiaire (CSAP) a réuni hier, outre la garde des Sceaux