Niort, envoyée spéciale.
Jean-Marc Renaudeau est prêt à aller jusqu'au bout. Lorsque la moisson sera finie, dans une quinzaine de jours, cet agriculteur des Deux-Sèvres pourrait refuser d'épandre les boues de la station d'épuration de Niort sur ses terres. Ce serait la première fois depuis quinze ans. Et il pourrait ne pas être seul. A la mi-juin, Luc Guyau, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a «appelé» tous les agriculteurs de France à «suspendre l'épandage des boues». Si ce mot d'ordre est suivi, les stations d'épuration de tout le pays risquent l'engorgement. A Niort, préfecture des Deux-Sèvres, 58 000 habitants et 5 000 tonnes de boue produites par an, on prend la menace au sérieux. La semaine dernière, Pierre Caperan, le chef du service eau et assainissement de la commune, a réuni la dizaine d'agriculteurs avec lesquels la ville a conclu des contrats d'épandage. «J'ai bon espoir», déclarait-il jeudi. Mais Jean-Marc Renaudeau voit les choses autrement. «Sur douze inscrits, deux ne suivront pas le mot d'ordre, deux le suivront, deux n'ont pas de parcelles épandables"», calcule-t-il en s'embrouillant un peu dans les chiffres. Bref, «on n'épandra pas», conclut-il.
Vache folle et dioxine. Pour les agriculteurs, le problème est simple. En acceptant l'épandage, ils «rendent service aux communes et à leurs habitants», comme le dit la lettre de la FDSEA des Deux-Sèvres envoyée aux élus pour expliquer cette suspension. Mais, ces d