Les séropositifs mis en fiches par les autorités sanitaires et
presque identifiables individuellement: c'est la conséquence qu'aurait la mise en oeuvre d'un décret du 6 mai paru discrètement au Journal officiel le 13 mai, selon une vingtaine d'associations dont Aides, Arcat-Sida, la Ligue des droits de l'homme, Act Up, le Réseau Voltaire , bien décidées à combattre un dispositif arrêté sous la double tutelle de Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la Santé, et de Martine Aubry, ministre de la Solidarité et de l'Emploi, avec l'aval de Matignon.
Fiches sur papier. Ce décret rend obligatoire, pour les médecins, la déclaration des cas de séropositivité au virus VIH décelés chez leurs patients, comme c'est déjà le cas pour une série de maladies comme la tuberculose, les maladies sexuellement transmissibles ou pour les sidas déclarés. Cette notification aux directions départementales d'action sanitaire et sociale (Ddass) est destinée à «renseigner» un fichier informatisé en cours de constitution à l'Institut national de veille sanitaire. Les fiches sur papier que devront remplir les médecins contiennent de nombreux renseignements: le prénom, l'initiale du nom, le sexe, le lieu de résidence, la profession, l'âge, mais également la sexualité (hétéro ou homo). «Nous ne contestons pas la nécessité de cerner l'état de séropositivité VIH dans la population et les besoins d'une enquête épidémiologique sérieuse, mais, dans ce cas de figure, il existe une atteinte à la vie privée et