«J'ai l'honneur de vous annoncer une première dans les annales judiciaires françaises, a annoncé Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, dans un lettre postée de la prison de la Santé, au greffier du juge Jean-Louis Bruguière. Je voudrais en effet faire appel contre les trois "ordonnances de mise en liberté de ma personne prononcées le 16 juillet par le juge Bruguière.» Ce n'est pas que Carlos refuse de quitter la Santé. Jean-Louis Bruguière a décidé sa «remise en liberté» dans trois dossiers d'attentats qu'il instruit depuis bientôt cinq ans: l'attentat de la rue Marbeuf (avril 1982), celui du train Paris-Toulouse le Capitole (mars 1982), et ceux de la gare Saint-Charles et du TGV à Tain-l'Hermitage (décembre 1983). Mais Carlos restera écroué, puisqu'il purge une condamnation à perpétuité dans l'affaire du triple meurtre de la rue Toullier à Paris (juin 1975). Sa peine a été rendue définitive par la Cour de cassation, le 23 juin. Au Parquet de Paris, on explique d'ailleurs les remises en liberté par la confirmation de la perpétuité.
«Du vent». Carlos, lui, dénonce une «ignoble manipulation». La manipulation, c'est la demande d'extradition adressée par l'Autriche à la France, dans l'affaire de la prise d'otage des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à Vienne en décembre 1975, l'un de ses plus grands faits d'armes. Ilich Ramirez Sanchez s'est vu notifier la demande autrichienne, le 1er avril, et a été placé aussitôt sous écrou extr