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Libération

Mort dans l'ascenseur. Depuis des mois, les habitants se plaignaient de pannes et défaillances. Il y a une semaine, Bahri, 8 ans, est mort étranglé par la machine.

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publié le 26 juillet 1999 à 0h02

Devant la porte de l'ascenseur, bleu métallique, il y a des fleurs,

des scellés et un lapin marron scotché. Par terre, des bougies. Vendredi 18 juillet, Bahri, 8 ans, est resté coincé ici. Il voulait monter son vélo de course au second. Mais la roue s'est coincée dans la porte. Le cyclo s'est cabré, l'a étranglé. Le petit garçon est mort le lendemain à l'hôpital.

Tas de ferraille. Résidence Albert-Rémi, à Ris-Orangis, l'accident a fait remonter tous les mauvais souvenirs qui concernent l'ascenseur. Dans cet immeuble de six étages où les voisins se croisent plus qu'ils ne se connaissent, de simple monte-charge Otis, il a gagné le statut d'assassin. «Le tas de ferraille, l'auteur du drame indescriptible», écrit Annick, dans une lettre accompagnant la pétition signée par la quasi-totalité des locataires. Ils réclament qu'on le répare, qu'on le mette aux normes. Qu'on le change.

Car beaucoup témoignent de son comportement «bizarre». L'ascenseur a tout fait. Les portes coulissantes qui s'ouvrent vite, se ferment lentement. Et, parfois, selon les époques, tout le contraire. Un soir, Jacky rentrait chez lui avec son caniche au bout d'une laisse télescopique. Le chien est resté dehors pendant que grimpait le monte-charge et que se dévidait le fil. Heureusement, lorsque la chienne a atteint le haut de la porte, la laisse a cédé. Depuis, l'animal prend les escaliers. La machine surprenait aussi par son extrême sensibilité à la surcharge. Il fallait parfois moins de quatre personnes, la