Un Français en voyage au Japon loue une voiture, mais elle tombe en
panne. Il se rend à l'agence de location, mais les seuls employés baragouinant le français, voire l'anglais, sont en vacances. Comme notre voyageur a séché ses cours du soir, il n'arrive pas à se faire comprendre de son interlocuteur nippon. Cette scène risque de n'être plus qu'un mauvais souvenir pour le touriste malchanceux. Un système de traduction orale simultanée, mis au point par un groupe de chercheurs de six nationalités différentes, permettra bientôt de prendre langue directement avec le loueur. Et d'obtenir, sans suer sang et eau, une voiture de rechange. Grâce à son portable et à Internet.
Trouvaille. Il aura fallu trois ans pour que Japonais, Coréens, Italiens, Français, Allemands et Américains mettent au point, via leurs laboratoires de recherche respectifs, cette expérience originale de traduction simultanée, en temps réel, d'une conversation en plusieurs langues. Jeudi dernier, la démonstration, organisée sous l'égide du C-Star, consortium international de laboratoires publics et privés, qui travaillent ensemble sur la traduction automatique du langage parlé, a eu lieu devant un parterre de 80 personnes (industriels, chercheurs, et journalistes) à l'Imag (Informatique et maths appliqués de l'Université de Grenoble). «Après une cacophonie due aux dialogues dans les langues différentes, les réponses sont parvenues cinq secondes plus tard, dit Hervé Blanchon, le chef de projet pour le Clips (Commun