C'est un beau «cadeau de Noël», se félicita le garde des Sceaux de
l'époque, Jacques Toubon, une «première mondiale» se rengorgea le président de l'Assemblée nationale d'alors, Philippe Séguin, rivalisant de pédocentrisme avec des parlementaires de gauche. «Si le lien familial fraternel existe il faut le maintenir», expliquait le socialiste Roger-Gérard Schwartzenberg, qui avait promis aux enfants de sa circonscription de faire aboutir l'idée au Parlement des «grands».
La proposition, d'abord prévue dans l'esprit des enfants, pour les seuls cas d'assistance éducative, fut étendue, à l'initiative de Frédérique Bredin (PS) aux séparations familiales. Sans mesurer le danger principal de son innovation: le principe de non-séparation peut passer pour une restriction à l'autorité des parents. La rédaction de la loi laisse penser que l'enfant pourrait s'opposer à un accord des parents sur l'organisation de l'hébergement des enfants, pourtant consacré par la loi sur l'autorité parentale de 1993. Lors des débats parlementaires, elle s'était risquée à tout remettre en cause: «C'est le principe de l'intérêt de l'enfant qui doit prévaloir sur l'intérêt parental, même en cas de divorce par consentement mutuel.»
Effarés, les spécialistes du droit de la famille exprimèrent leur désaveu face à cette dérive politico-législative: «Espérant par son action oeuvrer au bonheur des enfants, et au progrès de l'humanité, le législateur a voulu une loi surtout publicitaire», écrivait, en mars 1997, Pier