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Libération

Un ancien PDG de banques mis en examen. Eva Joly soupçonne une affaire politique liée au PR derrière l'emprunt contracté par Claude-Eric Paquin.

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publié le 28 juillet 1999 à 0h04

A peine rentrée de vacances, la juge Eva Joly a mis un col blanc en

prison. Un banquier. Elle a ordonné, le 20 juillet, la mise en détention provisoire de Claude-Eric Paquin, un ancien dirigeant du Consortium de réalisation (CDR) chargé de liquider les actifs et les créances du Crédit Lyonnais et de ses filiales, comme le révèle le Canard enchaîné aujourd'hui. Et Paquin est un président de banques, dans une affaire qui pourrait voir quelques retombées politiques. Tout ce qu'aime Eva Joly. Ancien HEC, diplômé d'Harvard, Paquin a été président de la Midland Bank, directeur général adjoint d'Altus Finances, enfin président du CDR-Participations et du CDR-Entreprises. Il a été mis en examen pour «abus de biens sociaux» à la suite d'une plainte" du CDR pour «escroquerie».

C'est chez Altus Finances que Paquin aurait fauté. Entre 1993 et 1995, il a offert un «découvert autorisé» de 62 millions de francs à Walid Koraïtem, un homme d'affaires libanais. L'objectif avancé par ce dernier, documents à l'appui, est l'achat d'une exploitation forestière au Gabon. Le CDR, qui récupère les créances d'Altus, hérite donc du dossier Koraïtem, et finit par déposer plainte. C'est alors que la juge Eva Joly découvre un versement personnel de Koraïtem à Paquin en 1995. En réalité, Paquin a emprunté cet argent: il s'agit de trois millions de francs. Devant les policiers, il va expliquer que le prêt lui a été accordé par l'un de ses amis, Bernard Laurenceau. Il a d'ailleurs une lettre et une conven