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Libération

La croisade d'une mère contre les risques du canyoning. En 1995, trois adolescents avaient trouvé la mort à la clue du Raton.

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publié le 30 juillet 1999 à 0h06

«Nous étions typiquement la famille parisienne qui part en vacances

et prend un guide pour se livrer à des activités ludiques», raconte Tiziana Humler, des larmes dans la voix. Le 13 août 1995, cette femme a perdu sa fille Anaïs, 14 ans, lors d'un accident de canyoning dans la clue du Raton, un canyon des Alpes-Maritimes. Deux adolescents de 13 et 15 ans qu'elle avait à sa charge sont morts eux aussi dans l'accident.

Trois ans plus tard, en 1998, elle gagne un procès contre le guide de l'expédition, qui a été condamné en appel à deux ans de prison avec sursis, cinq ans d'interdiction d'exercer et des dommages et intérêts.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais deux mois plus tard, en ouvrant le nouveau guide du Conseil régional sur les activités touristiques de la région, Tiziana Humler retrouve la clue du Raton, citée au même titre que d'autres sites. Elle voit rouge. Le 29 juillet 1998, elle dépose plainte contre X, pour «manquement à une obligation de prudence». Sa plainte vise le maire de la commune de Beuil, et à défaut le préfet. Depuis, «c'est le silence radio», commente son avocat, Christian Boitel.

Réglementation. L'accident qui s'est produit mercredi en Suisse, et qui a coûté la vie à 21 personnes, rappelle à quel point ce sport extrême peut être dangereux, et nécessite une réglementation stricte.

Le département des Alpes-Maritimes, haut lieu du canyoning en France, dispose d'une réglementation plus sévère que les autres, en vertu d'un arrêté préfectoral datant de mars