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Libération

Trois gènes et le cancer s'installe. Une expérience américaine éclaire le développement cellulaire du cancer.

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publié le 30 juillet 1999 à 0h05

Washington, de notre correspondant.

Les scientifiques sont encore très loin d'avoir résolu l'énigme du cancer, mais ils identifient petit à petit les diverses pièces du puzzle. Mercredi le magazine Nature a publié les résultats des travaux de l'équipe du Dr Robert Weinberg, de l'Institut de recherches biomédicales Whitehead, qui fait partie du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Cette étude représente un nouveau pas sur la voie de la compréhension des mécanismes par lesquels des cellules du corps humain deviennent cancéreuses. S'il faut se garder de crier, comme c'est trop souvent le cas, à la «découverte fondamentale», les résultats de l'équipe du MIT, qui est parvenue à rendre cancéreuses des cellules humaines saines, n'en renforcent pas moins les espoirs des chercheurs. Ceux-ci cherchent dans les manipulations génétiques le moyen d'attaquer les diverses formes de cancer à la racine. Le Dr Weinberg et ses collaborateurs ont apporté la démonstration (déjà faite sur des rongeurs) que la mutation d'une cellule humaine saine en cellule cancéreuse repose sur des modifications précises des processus cellulaires. L'identification de ces modifications permet d'envisager la mise au point de produits agissant dessus, qui bloqueraient la prolifération incontrôlée de cellules endommagées, point commun de tous les cancers.

Jeudi matin, dans la communauté scientifique américaine, le mot d'ordre était à la prudence, de peur qu'une fois de plus les médias et les malades ne croien