Le boeuf britannique n'est pas prêt de remettre un sabot sur le
continent. En théorie, la levée de l'embargo, qui avait été décrété le 27 mars 1996 par la Commission européenne, est intervenue dimanche, le 1er août. En pratique, pas la moindre once de viande ne traversera la Manche avant plusieurs semaines. Bien qu'exécutoire, la décision européenne doit être transposée dans le droit français pour pouvoir être appliquée, ce qui sous-entend une modification de l'arrêté pris en 1996 par la France. Mais il faut, pour cela, que les Britanniques aient transmis à leurs partenaires européens un certain nombre de documents, dont la reproduction de l'estampille qui sera apposée sur le boeuf destiné à l'exportation, et la liste des établissements habilités à abattre ces bovins. Mais cette dernière liste ne devrait pas très être compliquée à établir, puisqu'un seul abattoir, situé à Saint Merryn (Cornouailles), a reçu son habilitation. Car les règles imposées par Bruxelles pour la levée de l'embargo sont tellement contraignantes qu'aucun autre établissement n'a fait acte de candidature. Pour l'heure, seule la viande désossée d'animaux de six à trente mois, issus d'exploitations exemptes d'encéphalite spongiforme bovine (ESB) depuis plus de six mois, avec garanties sur la mère et traçabilité (détermination de l'origine), a le droit de reprendre le chemin du continent.
Une fois les justificatifs britanniques parvenus à l'administration française, la modification de l'arrêté devra être con