L'inquiétude monte en pays tauromachique. Le célèbre torero nîmois
Denis Loré, qui torée en ce moment à la feria de Béziers, a été condamné jeudi à 20 000 francs d'amende par le tribunal correctionnel de Nîmes «pour cruauté envers des animaux». Neuf autres personnes ayant participé avec lui à une corrida privée à Franquevaux, près de Beauvoisin (Gard), le 10 juin 1995, ont également été condamnées à des amendes allant de 10000 à 20 000 francs, dont Alain Bonijol, propriétaire des arènes. Quatre toros avaient été mis à mort ce jour-là. Ce sont quatre associations anticorrida (Flac, Fondation Bardot, SPA et Talis), déboutées au civil, qui ont ensuite porté l'affaire devant la juridiction pénale.
Cette décision, qui fait la distinction entre les corridas publiques, légales, et les corridas privées, illégales, est une première juridique. Interrogé par Libération, Jean-Dominique Panzani, le magistrat qui a jugé l'affaire, explique: «Nous espérons faire jurisprudence et empêcher que n'importe qui puisse faire des corridas sans respecter la loi et le règlement.» Le code pénal punit les actes de cruauté envers les animaux, mais offre l'impunité pour les «courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée».
Les quatre associations anticorrida parties civiles avaient tenté de démontrer que Beauvoisin, dans les environs de Nîmes, n'était pas une zone de tradition tauromachique puisqu'aucune mise à mort de taureau n'avait jamais eu lieu dans la commune.
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