Les pêcheurs parisiens vantent la qualité de leur fleuve. Mais ils
trempent encore leur fil en eaux troubles. Samedi a lieu un concours, dans le cadre des Fêtes de la Seine, devant le 2 du quai de la Tournelle (1). Dans la capitale, la dernière compétition remonte au 17 septembre 1994. Le temps était clair et ensoleillé. Albert, cheminot retraité, grand pêcheur devant l'Eternel et secrétaire de l'Union des pêcheurs de Paris (UPP, 600 adhérents), en a fait un compte rendu: «Le concours devait se dérouler quai de la Tournelle, mais en raison de la présence à proximité du VIe Salon gay, dit de l'homosociabilité, les pêcheurs ont émigré près du Pont-Neuf.» Malgré ce contretemps, les 47 inscrits ont sorti 102 poissons des eaux de la Seine. Soit 20,650 kg. Albert a noté: «Côté poisson, la qualité continue à s'améliorer, mais il reste toujours cette bucéphalose qui fait louper de nombreuses touches à cause de la fragilité buccale.» La chroniqueuse du JDD avait remarqué «l'aspect peu engageant de l'eau» et relevé un détail macabre: «Vers 9 h 30, un gros rat crevé est passé près des bouchons.» 200 kg pour appâter. Aujourd'hui, les pêcheurs veulent remiser ce temps maudit au paradis des mauvais souvenirs. Ils proclament que l'eau n'a jamais été aussi propre. Albert en rajoute presque. Il se souvient des années 50: «Le poisson, à cette époque-là, même les chats n'en voulaient pas.» Toxique, d'après les uns. Sentait la vase, selon d'autres. Aujourd'hui, du poisson de la capitale, Albe