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Libération

Les rebelles du «Piccadilly» priés d'aller boire ailleurs. Ce café d'Aubervilliers était le QG d'agitateurs de tout poil. Il a été muré.

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publié le 4 septembre 1999 à 0h56

C'est un rade pourri dans un quartier pourri. Mais un rade quand

même, baroque îlot de résistance. Hier à 7 heures du matin, Le Piccadilly, café-restaurant sis à Aubervilliers, coincé entre le périphérique parisien et l'autoroute A1, a été muré sous bonne garde: cinq cars de CRS mobilisés, plus un huissier, Me Lasserre, pas trop fier de lui-même.

Ce café n'était pas un café, mais un quartier général: lieu de rendez-vous de l'anti-mafia des tribunaux de commerce, siège du «Comité de soutien au préfet Bonnet et à la manifestation de la vérité», récemment mué en «Comité pour la naturalisation de Daniel Cohn-Bendit car tout ce qui énerve Jospin est bon pour la France», et autres bêtises très sérieuses. Une faune bigarrée y a éclusé quelques bières pour refaire le monde, autour de Guy Peynet, aubergiste en prise avec les vautours des faillites, et Jacques Bidalou, ancien magistrat provocateur révoqué sous Giscard, qui a pris pension au Piccadilly. Les associations de quartier y ont également installé leur camp de base.

«Le mur de la honte». Ici, l'ennemi, c'est Vivendi, propriétaire de la tour Pariferic, 42 000 m2 de style new-yorkais, désespérément vides depuis maintenant cinq ans. S'ils étaient actionnaires de Vivendi, ils exigeraient la démission de son président, Jean-Marie Messier, pour ce placement foireux. Il ne sont que locataires, ayant cru que cette tour allait amener de la vie dans le quartier, du chiffre d'affaires pour les commerçants. C'est pourquoi ils réclament la pe