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Libération

Allègre met en joue un satellite français. Des restrictions budgétaires menacent le projet Corot.

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publié le 8 septembre 1999 à 0h34

Toulouse, envoyée spéciale.

Claude Allègre voudrait-il sacrifier tous les «très grands équipements» scientifiques français de pointe? Réunis à Toulouse, hier, pour l'ouverture du Congrès européen d'astronomie, de nombreux chercheurs semblent tentés de le croire. Après l'abandon du synchrotron (Libération d'hier), les restrictions budgétaires menaceraient le projet de satellite Corot (Convection, Rotation et Transits planétaires) ­ coût global de 350 millions de francs (1) ­, dont l'un des objectifs est de détecter des planètes hors de notre système solaire. Jusqu'à présent, le Cnes, l'agence spatiale française, a fortement soutenu le projet, basé sur des techniques très spécifiques de pointage vers les étoiles, dans lesquelles les Français sont leaders. «Engagé depuis près de cinq ans, Corot mobilise plus de 100 chercheurs et une cinquantaine d'ingénieurs», explique l'astronome Annie Baglin. Seulement voilà, le Cnes a été prié de revoir son budget à la baisse de 200 millions. De quoi être implicitement encouragé à abandonner certains de ses projets.

D'après Claude Catala, directeur adjoint du laboratoire d'astrophysique de l'Observatoire Midi-Pyrénées, la menace sur Corot a pointé début août. Depuis, lettres et courriers électroniques affluent chez Jean-Louis Le Mouel, président du Comité des programmes scientifiques (CPS) du Cnes, dont les avis ont toujours été respectés par la direction de l'agence spatiale française. Demande des chercheurs en colère: faire pression sur l