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Libération

Les dossiers détruits de la Scientologie. Trois tonnes de documents disparues du tribunal de Marseille.

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publié le 8 septembre 1999 à 0h34

«La question se pose à nouveau de savoir si certains services de

l'Etat ne sont pas investis par des organisations sectaires. Une telle question ne souffre pas de réponses retardées.» Le communiqué est à en-tête de Matignon, qui a donné son aval pour que la Mission interministérielle de la lutte contre les sectes le diffuse, hier à 21h. Alors qu'un tome et demi du dossier d'instruction avait déjà disparu à Paris dans une affaire concernant la Scientologie, ce sont cette fois les scellés de l'instruction marseillaise qui ont été détruits. Selon nos informations, trois tonnes et demie de documents sont ainsi passées au pilon. Et le plus étonnant, c'est que l'incroyable incident remonterait à 1998. Mais ce n'est qu'hier que le président du tribunal de Marseille a convoqué dans l'urgence avocats et procureur pour donner sa version des faits. Ce devait être le deuxième grand procès de la Scientologie. Après celui de Lyon, avant celui de Paris. A partir du 20 septembre, sept membres de la secte devaient comparaître à Marseille pour escroquerie (lire ci-contre). Retour en arrière. L'affaire est jugée une première fois en 1995. Et est renvoyée, pour des questions de procédure. Le dossier retourne donc chez le juge, et les scellés, au greffe. Après trois ans d'archive, version officielle de la justice, le greffe aurait imaginé que l'affaire était close. Car après ce délai, un dossier est prescrit. Le greffe a donc détruit deux «électromètres religieux» de la secte (lire ci-contre)