Saint-Valery-sur-Somme envoyé spécial
«Regardez! Un passage de pluviers dorés!» Le cri a figé le petit groupe sur place. Chacun lève la tête vers la dizaine d'oiseaux qui traverse le ciel de la baie de Somme. Botté, en bras de chemise mais cravaté, François Patriat, le «monsieur Chasse» nommé en juillet par Lionel Jospin, traverse les vasières. A l'aise. Et la discussion avec le petit groupe de responsables cynégétiques locaux, qui lui expliquent les subtilités de la chasse de nuit au gabion, à la hutte ou au hutteau, tourne à la conversation d'initiés et largue complètement les deux députés PS du coin, Vincent Peillon et Francis Hammel. Précédé de sa réputation de bon fusil, François Patriat se vante de différencier sans hésitation «un milouin d'un morillon», deux espèces de canards assez semblables. Attentif, il écoute Renaud Blondin, le président de l'Association des chasseurs aux gibiers d'eau de la baie de Somme, lui seriner les chants de la sarcelle d'hiver et de la sarcelle d'été, s'engouffre dans une hutte et en ressort des brins de paille accroché au pantalon. On discute boutique, calibres et champ de visée. «J'espère que le rapport que vous remettrez au Premier ministre sera celui d'un chasseur», lui lance Yves Butel, président de la Fédération des chasseurs de la Somme, député européen, quatrième de la liste Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT). Pour lui, c'est clair: «Si je n'avais pas été élu, vous ne seriez pas là aujourd'hui.» «Je viens d'abord vous écout