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Libération

Guigou présumée arrangeante. Accusée de menacer le droit à l'image, elle veut rassurer la presse.

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publié le 14 septembre 1999 à 0h42

Elisabeth Guigou a amorcé hier un début de conciliation avec la

presse. Depuis quinze jours, en effet certaines dispositions de son projet de loi sur la présomption d'innocence sont la cible de critiques et d'accusations de censure. Il propose d'abord d'interdire la publication d'images reproduisant les circonstances d'un crime ou d'un délit lorsque «cette reproduction porte atteinte à la dignité de la personne humaine». Deuxièmement, le projet prohibe les images de personnes «menottées ou entravées». Le tout sous peine d'amende de 100 000 francs. Les critiques sont de plusieurs ordres. Ne pas montrer de menottes empêcherait de dénoncer leur usage trop systématique, interdirait de montrer une interpellation musclée ou rendrait impossible la publication de photos montrant, par exemple, les chaînes ligotant le leader kurde Abdullah Ocalan. Que recouvre, ensuite, la notion floue d'«atteinte à la dignité de la personne humaine» qui permettra une interprétation très large des tribunaux? Rendra-t-elle impossibles les témoignages photographiques rendant compte pêle-mêle des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, de l'assassinat du préfet Erignac ou de celui de Kennedy? «Il n'est pas question d'interdire et il n'est absolument pas question de pénaliser des images de guerre ou de catastrophes naturelles, car c'est absolument nécessaire pour dénoncer ces faits atroces», a répondu hier la ministre de la Justice au cours d'une visite officielle à Lyon. Selon elle, «on ne peut ad