Un boulot de chien. Chargés entre autres tâches de repérer les
emplois fictifs au sein de la Mutuelle nationale des étudiants de France, les enquêteurs vont à la pêche depuis le début du mois de septembre. Entre les responsables du syndicat étudiant Unef-ID (financés par la mutuelle), les amis politiques, les épouses, le repérage est difficile. D'autant plus difficile que la mutuelle ne les a pas aidés: au lieu de récupérer la liste des 600 à 700 salariés de la mutuelle, les policiers se sont vu confier une liste de plusieurs milliers de noms, qui comprend l'ensemble des «conseillers mutualistes», ces étudiants recrutés l'espace de quelques semaines pour faire les campagnes d'adhésion sur les campus universitaires. Surtout, les enquêteurs, qui travaillent sous la tutelle des deux juges parisiens Armand Riberolles et Françoise Neher, n'épluchent pour le moment qu'une période assez récente de la vie de la mutuelle. Or, selon d'anciens salariés de la Mnef, un ménage assez substantiel avait été effectué dans les effectifs douteux de la mutuelle en 1992-1993, alors que l'Inspection générale des affaires sociales s'apprêtait à venir contrôler la boutique.
Malgré ces déboires, les policiers de la brigade financière soumettent aux témoins des listes de noms. Si certaines pistes se sont avérées fausses, d'autres suscitent davantage leur intérêt. C'est le cas de Jean-Marie Le Guen, député du XIIIe arrondissement de Paris. Salarié de la mutuelle depuis le 1er juillet 1982, il a été