Dans le beau VIIe arrondissement de Paris, à deux pas du ministère
de l'Education nationale, les parents d'élèves de l'école de la rue Chomel ont obtenu gain de cause en un temps record. Supprimée pour cause d'effectif insuffisant le mercredi 8 septembre, la 3e classe de CP a été rétablie le vendredi sur décision de l'inspecteur d'académie. «Nous avions été scandalisés par la brutalité de cette mesure, rapporte une porte-parole des parents. Les enfants avaient été normalement accueillis le lundi. Le surlendemain, l'inspecteur nous expliquait qu'il n'était pas possible de maintenir 3 CP pour 54 élèves.» Dans la semaine de rentrée, de tels ajustements interviennent couramment dans la plupart des académies. Circonstance aggravante, l'institutrice touchée par cette mesure jouit, rue Chomel, d'une très flatteuse réputation. Les familles se faisaient une joie de lui confier leur progéniture.
Dans ce quartier peuplé de cadres très supérieurs, de personnalités des médias, du show-business ou de la politique, les parents unanimes ont décidé de se mobiliser contre le diktat d'un «technocrate obtus». L'inspecteur a tenté d'expliquer sa décision au nom du «principe d'équité»: comment accepter 18 élèves par classe alors qu'ils sont parfois plus de 25 dans des quartiers nettement moins favorisés? Ce sermon républicain a eu peu d'effet: jeudi soir, une trentaine de parents décidaient de poursuivre l'occupation de l'école jour et nuit, jusqu'au retour de la maîtresse «kidnappée par l'adminis